1. Lost High­way (1997)

Patrica Arquette et Bill Pull­man sur la Lost High­way.

Son premier chef-d’œuvre de film noir, aussi glamour qu’ex­pé­ri­men­tal, posant les jalons de son futur vestige esthé­tique en même temps qu’il consti­tue son trip esthé­tique le plus parfait. Le géné­rique sur I’m deran­ged de David Bowie est mythique. C’est l’oeuvre avec laquelle il faut commen­cer.

https://www.youtube.com/watch?v=jFlLTMYd_98

Lost High­way de David Lynch (1997, E.-U., 2h14) avec Patri­cia Arquette, Bill Pull­man, Robert Blake, David Lynch…

2. Inland Empire (2006)

Inland Empire, plus lynchéen, tu meurs…

Ce n’est pas celui par lequel il faut commen­cer mais c’est le plus lynchien de tous. Hard­core, c’est aussi celui qui va le plus loin dans la rupture formelle, rejoi­gnant le réalisme et l’hal­lu­ci­na­toire dans le grain très cru d’une petite caméra numé­rique entre les mains d’un maître de cet “empire inté­rieur” qu’est le cinéma. Un point rupture de génie en forme d’adieu au cinéma indus­triel, avec une Laura Dern excep­tion­nelle, et une danse au géné­rique de fin sur Nina Simone qui consti­tue lui aussi un must see.

Inland Empire de David Lynch (2006, E.-U., 2h52) avec Laura Dern, Justin Theroux, Jeremy Irons, Harry Dean Stan­ton…

3. Mulhol­land Drive (2001)

Naomi Watts et Laura Harring, blonde ou brune de Mulhol­land Drive.

Le plus côté et le plus ciné­phile sur le dédou­ble­ment d’un actrice à Holly­wood, la brune et la blonde, et la brune qui devient blonde (sublime Naomi Watts). S’il reste mysté­rieux jusqu’au mot fétiche de “silen­cio”, Mulhol­land Drive n’en reste pas moins un film plus limpide qu’on ne le dit souvent, le plus doux aussi de son réali­sa­teur, tourné comme en apesan­teur entre deux danses des sixties. Et dire que Liv Ullman avait attri­bué la Palme d’Or à La Chambre du fils de Nanni Moretti la même année à Cannes, sacri­lè­ge…

Mulhol­land Drive de David Lynch (2001, E.-U., 2h22) avec Naomi Watts, Laura Harring, Justin Théroux, Michael J. Ander­son, Melissa Geor­ge…

4. Une histoire vraie (1999)

Une Histoire vraie Lynch coucher de soleil tracteur cowboy remorque.
Une Histoire vraie, le plus solaire des films de David Lynch.

Le plus limpide et le plus acces­sible, grand film teinté d’hu­mour et de tendresse suivant un papy traver­sant l’Amé­rique sur sa tondeuse à gazon. Faux film modeste, Une histoire vraie est un grand film sur l’art de vivre vieux, en filmant sans cesse l’Ame­ri­cana et l’am­pleur de l’es­pace et des paysages jusqu’aux étoiles. Le contre­point narra­tif à l’en­semble de son oeuvre fantas­ma­go­rique.

Une Histoire vraie de David Lynch (The Straight Story, 1999, E.-U., 1h44) avec Richard Farns­­worth, Sissy Spacek, Harry Dean Stan­­ton…

5. Blue Velvet (1986)

Dennis Hopper et Isabella Rossel­lini dans Blue Velvet, thril­ler érotique et toxique.

Il y est déjà ques­tion d’une oreille humaine trou­vée dans l’herbe de la part d’un réali­sa­teur qui devien­dra un orfèvre de la bande sonore. Lynch perver­tit le genre du sitcom à travers le film noir le plus morbide et le person­nage de père le plus horrible de l’his­toire du cinéma (Dennis Hopper), malgré un héros un peu falot (Kyle McLa­chlan). Son premier coup de maître en forme de thril­ler érotique glauque, même s’il a pris un léger coup de vieux.

Blue Velvet de David Lynch (1986, E.-U., 2h) avec Kyle McLa­chlan, Dennis Hopper, Isabella Rosse­lini, Laura Dern…

Rétros­pec­tive David Lynch en 10 films. Jusqu’au dimanche 8 octobre à l’Ins­ti­tut Lumière, Lyon 8e. Tarifs habi­tuels. Ouver­ture de la saison et de la rétros­pec­tive jeudi 24 août à 19h avec Une Histoire vraie présenté par Thierry Frémaux.