Dépeint comme un western féministe, le film de Viggo Mortensen fait en réalité davantage briller son réalisateur que sa co-star Vicky Krieps, résolument plus intriguante dans Plus que jamais ou Les Trois Mousquetaires.

Jusqu’au bout du monde, en quelques lignes

Vicky Krieps incarne Vivienne Le Coudy, une jeune femme originaire de l’actuel Québec qui a émigrée dans un San-Francisco alors encore en pleine fondation. Sur place, elle fait la rencontre amoureuse de Holger Olsen (Viggo Mortensen) un cow-boy solitaire au grand coeur. Elle décide de le suivre à la conquête d’un Ouest-Américain encore inexploré mais éclate entre temps la guerre de sécession. Le couple se retrouve soudainement séparé. Et c’est à peu près tout. Au lieu de servir de point de départ, ce synopsis tient en réalité l’immense majorité du film. Ne reste alors qu’une infime place pour une intrigue secondaire politique qui aurait eu le mérite d’être davantage explorée.

Viggo Mortensen éclipse malgré lui Vicky Krieps

Si le film est avant tout pensé autour du personnage de Vivienne, avec de nombreux flashbacks de son passé et un temps d’écran important, c’est bien les scènes de Viggo Mortensen qui servent le plus la trame de l’histoire. Il détient plusieurs des moments clés de l’histoire. Un peu dommage pour un film qui veut mettre en avant le combat de sa protagoniste principale.

Vicky Krieps et Viggo Mortensen

Plongée dans un Far-West colonial et patriarcal

Dès les premières minutes, nous sommes plongés dans la dureté d’un Far-West Américain encore en construction. Meurtres, tortures et mises à mort sont récurrents dans l’histoire. Le film met à plusieurs reprises le doigt sur des problématiques graves qui rongent encore l’Amérique à la veille de son passage aux urnes.

Racisme, sexisme et xénophobie se rencontrent dans des scènes difficiles mais bien vite expédiées. Ce qui crée presque une dichotomie avec l’intrigue principale autour de Vivienne et Holger. Au final on se perd rapidement entre ces temporalités trop inégales.

En définitif, malgré de belles intentions, Viggo Mortensen livre un film bien vite oubliable. Il reste meilleur devant que derrière la caméra.



Jusqu’au bout du monde de Viggo Mortensen (EU, 2h10) avec Vicky Krieps, Viggo Mortensen, Solly McLeod… Sortie le 1er mai.

Merci d’avoir lu cet article ! Si vous avez un peu de temps, nous aime­rions avoir votre avis pour nous amélio­rer. Pour ce faire, vous pouvez répondre anony­me­ment à ce ques­tion­naire ou nous envoyer un email à [email protected]. Merci beau­coup !