On avait décou­vert la (très) belle musique d’Elias de Mendels­sohn au festi­val de la Chaise-Dieu, inter­pré­tée par la voix sublime de Stéphane Degout. Ici, c’est une produc­tion mise en scène que propose l’Opéra de Lyon, pour la première fois en France. Et pas par n’im­porte qui, le Cata­lan Calixto Bieito, avec cette produc­tion qui a fait sensa­tion à Vienne en 2019.

Elias, un ange passe… (photos de la produc­tion du Thea­ter an der Wien en 2019)

Ne vous atten­dez pas à sourire de trop. Le Regie teater à l’Al­le­mande, c’est un peu comme les berlines : c’est du haut de gamme, du sérieux confor­table grand luxe, qui vous assu­rera des fêtes fastueuses. Mais aussi une réflexion spiri­tuelle des plus fortes pour qui asso­cie le moment des fêtes de Noël au monde chré­tien.

Elias de Mendels­sohn, orato­rio chré­tien sur les ailes d’un ange

Elias et les ambi­guï­tés de la foule.

Elias, c’est en effet l’his­toire d’un prophète qui part en exil lorsqu’A­chab, le roi d’Is­raël et son peuple se détournent de Dieu pour céder au fana­tisme poli­tique… C’est dire si cette histoire mécon­nue tirée du Livre des Rois est toujours actuelle.

Surtout lorsque ce juste reli­gieux revien­dra défier paci­fique­ment la foi du roi en affron­tant le peuple. Et finira choisi par Dieu au bout de quarante jours et quarante nuits d’exil forcé, veillé par les anges, emporté au ciel par un char de flammes tiré par des chevaux de feu.

C’est dire si cette oeuvre a priori destiné aux églises est on ne peut plus drama­tique. L’oc­ca­sion est d’au­tant plus belle de la décou­vrir mise en scène, le choeur incar­nant ce peuple tiraillé par ses propres contra­dic­tions en guise de prota­go­niste, tandis que le bary­ton Derek Welton inter­prè­tera le rôle-titre.