C’est un lieu unique à Lyon, comprenant plus de 2000 œuvres. La collection Tomaselli (Jérôme de son prénom) s’expose en différents thèmes toute l’année, pour mieux exhumer ses trésors. Le dernier en date, La Modernité à Lyon (1900-1925) comprend 200 peintures, dont de nombreux prêts ou inédits de collections particulières, et la contribution du musée Paul Dini à Villefranche.

Sans titre par Emilie Charmy (@Collection particulière) représentant l’écrivaine Colette.

Colette, femme peinte

Le résultat jette une nouvelle fois un regard incroyablement neuf sur l’histoire de l’art à Lyon… et au-delà. A côté des paysages post-impressionnistes de toute beauté, c’est surtout la représentation des femmes qui nous frappe, et sa modernité. Celle des modèles d’abord, de la Colette nonchalante au regard frontal et libéré peinte par Emilie Charmy, au Portrait de jeune fille aux cheveux blonds d’Eugène Brouillard au regard hagard et à la chevelure proliférante comme un arbre, comme possédée.

En passant par l’Orante dégenrée de Louis Bouquet, peintre qu’on adore, dont le modèle masculin reprend ici la pose et la gestuelle d’une femme en prière, jusqu’à l’inversion de la représentation des sexes.

Henriette Morel, femme peintre

Femme au sein nu par Henriette Morel. (@Tomaselli Collection)

Cette nouvelle exposition sur La Modernité à Lyon au temps de la Belle Epoque est aussi l’occasion de découvrir des peintres femmes comme Henriette Morel, portraitiste féminine au regard saphique débordant de sensualité, comme sa Femme au sein nu, colorée, provocante et maquillée comme une Carmen à la sexualité affirmée.

Mais c’est sans doute le couloir menant d’une pièce à l’autre de l’exposition qui reste le plus étonnant. Il est jonché d’une vingtaine de dessins inédits de Pierre Combet-Descombes (ci-dessus), autant de petites bombes d’attraction-répulsion pour la gent féminine, représentée à travers des nus aussi érotiques que monstrueux. Le baiser se donne à une tête de mort quand Le Repas de haine fait jaillir le sang des seins dressés. Ce n’est pas à mettre sous tous les yeux, mais il ne manquerait plus qu’une playlist de hardrock pour accompagner cet art gothique aussi cru que surnaturel. Un festin.

Lyon et la modernité (1900-1925) à la collection Tomaselli à Vaise, Lyon 9e. Du mardi au samedi de 10h30 à 17h30. Fermeture les jours fériés. 10 € (visite guidée 15 €). Jusqu’au 7 septembre.

Portrait de jeune fille aux cheveux blonds par Eugène Brouillard (@Tomaselli Collection)

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