1. L’Amour, après de Baptiste Sornin et Marie Baudet

Amour. Il y a des signes qui ne trompent pas : des silences, l’autre qui s’estompe, un débat sur la recette de la salade de tomates. Que reste-t-il quand l’amour s’est barré ? Un quotidien que l’on peine à s’avouer. Une comédie sans passion. On suit Louis et Sophie dans ce détricotage des liens amoureux après dix ans dans le même wagon. Cette agonie est à la fois drôle, subtile et tendre. Le malaise prend une bonne place : dans l’absence de regard des personnages, des blancs entre les couleurs pastel, le silence entre les cases. Le dessin délicat de Marie Baudet retranscrit si bien ce passage du temps au passé, du présent vers le souvenir, du réel à la mélancolie.

L’Amour, après de Baptiste Sornin et Marie Baudet (éditions Virages Graphiques, 112 pages, 22 €)

2. Anthropocène Muséum V1 de Lorrain Oiseau et Maxime Morin

Musique. Voilà le featuring qu’on attendait. On exagère à peine si on dit que c’est l’équivalent d’un duo Bowie/Jagger transposé dans le milieu de la BD rigoLOL (paternité du terme réservé). D’un côté Maxime Morin aka WikihowMuséum, fin critique syntaxique de la modernité et Lorrain Oiseau qui détourne la pop-culture au blaster. Ils se sont fait connaître sur Instagram et il était évident que leurs univers semblables finissent par se retrouver. Le lecteur du futur est invité à visiter le musée de l’anthropocène, à en admirer les collections, et à lire les comptes rendus des historiens qui raconteraient, depuis leur siècle, notre époque donc. Chaque page est un bijou d’humour. Le dernier à se marrer est fan de Phil Collins.

Anthropocène Muséum V1 de Lorrain Oiseau et Maxime Morin (éditions Exemplaire, 96 pages, 18 €)

3. Période Bleue de Mizumaru Anzai

Manga. Histoires courtes autobiographiques, Période Bleue dépeint l’enfance du mangaka Mizumaru Anzai. Elles furent à l’origine publiées dans le magazine d’avant-garde japonais Garo. Un monument du dessin japonais traduit pour la première fois en français. Entre nostalgie de l’enfance, découverte de nouveaux sentiments, le dessin mélancolique de Mizumaru Anzai nous plonge dans l’atmosphère poétique du village portuaire dans lequel il a grandi. Une vraie pépite.

Période Bleue de Mizumaru Anzai (Cornelius, 246 pages, 24,50 €)