On a vu et on a adoré son dernier spec­tacle Boys, boys, boys qu’elle vient présen­ter aux Nuits de Four­vière à Lyon pour 5 repré­sen­ta­tions excep­tion­nelles. Là où tout a commen­cé… Portrait d’une lyon­naise d’ex­cep­tion, la plus grande humo­riste de sa géné­ra­tion.

Lyon­naise, promo­tion 73, la Foresti a toujours su ce qu’elle voulait. Faire rire. Enfant, elle est fasci­née par les clowns. Adoles­cente, c’est aux humo­ristes de nour­rir ses rêves. Lorsqu’elle découvre Muriel Robin dans les années 90, c’est la révé­la­tion : « une femme peut être drôle et réus­sir en humour ! ». Aujourd’­hui, c’est monnaie courante. À l’époque, c’est une révo­lu­tion. Pour autant, par manque d’as­su­rance, Florence ne s’au­to­rise pas à deve­nir encore Foresti. Elle se lance dans des études de cinéma, puis une carrière d’in­fo­gra­phiste. À 23 ans, elle brûle de monter sur les planches. Elle rejoint l’ate­lier de café-théâtre du Nombril du monde où Thierry Buena­fuente lui offre « le plus beau jour de sa vie » : son premier sketch en public.

Elle rencontre Céline Iannucci et Cécile Giroud avec qui elle crée Les Taupes Models et un premier succès, Parce qu’on le vaut bien. En 2001, ses ambi­tions solo explosent. Florence devient Foresti, et part à la conquête de la capi­tale avec Manque­rait plus qu’elle soit drôle, un spec­tacle sur les femmes de 30 ans, céli­ba­taires. Tout comme elle (déjà). L’hu­mour au scal­pel, la descrip­tion aigui­sée des situa­tions quoti­diennes et l’éner­gie inta­ris­sable qui font sa marque de fabrique sont déjà en place. « Je n’aime pas intel­lec­tua­li­ser le jeu, ça rompt le charme de la comé­die, explique la comé­dienne. Au départ, j’im­pro­vise et teste mes sketches face au public. C’est lui qui décide de ce que je vais garder ou modi­fier ».

Foresti au temps de ses élucu­bra­tions chez Ruquier. (AFP PHOTO THOMAS COEX)

L’hu­mo­riste la plus drôle de sa géné­ra­tion

Program­mée par un miracle du calen­drier en rempla­ce­ment d’une première partie défaillante d’Elie Semoun à l’Es­pace Gerson, elle se retrouve à jouer devant le gratin pari­sien. Bigard, Palmade, Ruquier et Canal + sont dans la salle. C’est le carton immé­diat. À la sortie, ils se battent tous pour l’avoir. La télé­vi­sion va lui permettre de trou­ver un large public. D’abord aux côtés de Stéphane Bern  dans l’émis­sion quoti­dienne de Canal + 20h10 pétantes – où elle paro­die la Star’Ac avec des person­nages déli­rants –, puis avec Ruquier.

Elle embraye sur son second spec­tacle – Florence Foresti fait des sketches et des fois elle amène son chien -, au Splen­did en 2004, puis 2 ans en tour­née, pour finir à l’Olym­pia ! Des plateaux de télé aux plateaux de cinéma, il n’y a qu’un pas. En 2006, elle prête sa voix à la Warner dans Lucas, fourmi malgré lui, et son humour (noir) à la comé­die grinçante belge Dikke­nek, où elle inter­prète une flic lesbienne. Comme pour beau­coup de comiques venus de la scène, le cinéma sera un rendez-vous manqué, avec pour seul succès Barbe­cue d’Eric Lavaine, tourné à Lyon, chez elle, mais dont elle ne tour­nera pas la suite, préfé­rant créer sa première série pour Canal +, Désordres.

Foresti en Mother Fucker. (photo Andre D.)

Madame Foresti, une maman pas comme les autres

Avant de reve­nir au top coup sur coup avec Epilogue et aujourd’­hui Boys, Boys, Boys, son spec­tacle le plus cru, elle est devenu entre­temps une maman pas comme les autres avec Mother Fucker, qu’elle avait rôdé au Rideau Rouge à la Croix-Rousse, puis Madame Foresti, d’abord rôdé en cati­mini, au Complexe du rire sur les pentes, avant d’être donné à Four­vière en 2015. Travailleuse achar­née, meilleure actrice que jamais digne d’un Char­lie Chaplin dans ses mimiques, la revoici au sommet pour parler du céli­bat au fémi­nin… comme dans son premier spec­tacle solo. Mais cette fois, avec la matu­rité d’une femme « bien­tôt quinqua », qui passe son âge à la mouli­nette d’un rire jamais bien pensant.

Boys boys boys de Florence Foresti aux Nuits de Four­­­vière du 25 au 30 juin 2023 (relâche le 28), Lyon 5e. Autre date : samedi 9 décembre 2023 au Zénith de Saint-Etienne.

Foresti Love Boys Boys Boys théâtre Marigny.
Florence Foresti aux saluts de son dernier spec­tacle, Boys boys boys.