1. Le Garet, le nec plus ultra

Produits frais, ambiance et service lyonnais, table mythique de Jean Moulin, le Garet reste notre chouchou absolu en matière de lyonnaiseries. C’est aussi là que le grand Bertrand Tavernier avait tourné la scène d’ouverture de son premier film, L’Horloger de Saint-Paul. Mythique ! On y trouve aussi notre plat préféré en entrée : le hareng pomme à l’huile, avec un filet entier de hareng s’il vous plaît…

Les petites pommes rissolées sont à tomber, tout comme la poêlée de girolles qu’on jurerait avoir été ramassées le matin même. La voix de dessin animé d’Agnès et le plus subtil des bougons alias Emmanuel désormais retourné aux fourneaux, vous réserveront l’accueil le plus chaleureux. Jetez un oeil aux suggestions sur le miroir pendu au mur : c’est là qu’en général résident les produits les plus frais à tomber. La qualité est aussi constante que les prix. Incontournable. Prudent de réserver à l’avance, c’est tout le temps plein.

Restaurant Bouchon Le Garet. 7 rue du Garet, Lyon 1er. 04 78 28 16 94. Compter entre 25 et 35 €, hors boissons. Menu lyonnais 28 €. Ouvert midi et soir du lundi au vendredi.

Quentin Delbassée en son Musée. (photo Véronique Lopes)

2. Le Musée, pour les retrouvailles

C’est désormais le chef Quentin Delbassée qui a pris la suite de l’inénarrable Luc Minaire, ancien propriétaire du Musée, face au musée de l’Imprimerie en pleine Presqu’Île. Double bonne nouvelle : d’abord parce que la cuisine est donc la même et toujours aussi bonne ; ensuite parce que les visites après repas mythiques de la cour du restaurant en racontant l’histoire du quartier sauce Bobosse sont toujours au programme ! Deux bonnes raisons donc de faire un tour dans cette véritable et vénérable institution lyonnaise. L’andouillette (de chez Bobosse, donc) y est la meilleure de la ville et les escargots comme la quenelle sauce Nantua y sont toujours préparés « aux petites mains délicates » du chef.

L’improbable fresque néo-greco-romaine en hommage à Bacchus y trône toujours au-dessus de la tête des convives, et les grandes tablées n’ont pas bougé pour continuer d’assurer la convivialité d’un bout à l’autre de la pièce. La bonne adresse nourrie d’une culture forcenée du produit frais, à l’ambiance incomparable.

Restaurant Bouchon Le Musée. 2, rue des Forces, Lyon 2e. 04 78 37 71 54. Fermé samedi soir et dimanche. Menus de 19 € le midi à 28 € le soir.

Le Bouchon des filles a pris sa place parmi les garçons. (photo Olivier Chassignole)

3. L’hérétique : le bouchon des filles

En salle, deux filles en tablier qui filent de table en table pour le plus grand bonheur du public. Ce sont des bavardes et des gouailleuses. Arletty au service-volée. Les blagounettes fusent. Homme de peu ou notable : tout un chacun est traité sur le même pied d’égalité, c’est à dire gentiment bousculé, contraint à la familiarité et au convivial, dans un pur esprit lyonnais, de gueule mais pas bégueule.  Sur l’ardoise, un seul menu. Du pur lyonnais, juste un peu dévié pour ne pas pédaler à contresens de l’air du temps. Le saladier de lentilles s’assaisonne à l’estragon et le hareng s’accompagne de carottes… à la coriandre.

Passées par le Café des Fédérations jadis, les filles nous promettent du lyonnais « moins calorique ». On n’arrête pas le progrès. Certains crieront aux sorcières iconoclastes, mais ce sont des intégristes. Car s’il est une vraie tradition en matière de cuisine, c’est bien de faire évoluer les recettes. Tant pis aussi pour les ayatollahs de la quenelle au brochet, la leur est aux écrevisses. Le chef, tablier boutonné et cuisine ouverte, se laisse piloter avec plaisir par les deux patronnes branchées sur le secteur. Et c’est ouvert le dimanche midi.

Le Bouchon des filles. 20 rue Sergent  Blandan, Lyon 1er. 04 78 30 40 44. Ouvert tous les soirs, samedi et dimanche midi et soir. Menu unique : 30 €.

Et aussi… Le nouveau bouchon Chez Hugon, toujours aussi bon, ou Chez Georges, qui recèle la recette des meilleures tripes de la ville.