Ouf ! Il y aura donc une véri­table direc­trice à la tête du théâtre de la Croix-Rousse à partir de janvier 2021. C’est Court­ney Geraghty qui a été choi­sie – en tandem avec l’au­ver­gnat Johanny Bert – pour succé­der à Jean Lacor­ne­rie et Anne Meillon. Venue du French Insti­tute Alliance Française à New York, cette jeune femme de 37 ans coche toutes les cases de la culture de gauche mondia­li­sée : donner plus de place aux invi­sibles, travailler avec les habi­tants et les amateurs (compre­nez une ligne artis­tique « inclu­sive« ), ouvrir la salle sur le quar­tier et le théâtre sur les autres arts, et surtout produire « éco-respon­sable », c’est-à-dire menu et pas cher. Small is beau­ti­ful, très bien. Sa program­ma­tion à l’ave­nir, qu’on attend impa­tiem­ment, dira ce que sa démarche contient d’ou­ver­ture, d’am­bi­tion ou de poli­tique­ment correct. Vali­dée par l’en­semble des collec­ti­vi­tés qui financent la Croix-Rousse (Ville, Métro­pole, Région), cette nomi­na­tion annonce déjà un début d’in­flexion dans le paysage théâ­tral de l’ag­glo : le théâtre musi­cal, axe prin­ci­pal de la program­ma­tion de la précé­dente direc­tion, ne sera plus qu’une forme parmi les autres, tandis que le TNP de Jean Bello­rini s’y consacre davan­tage, avec notam­ment cette semaine une carte blanche à la violon­cel­liste Sonia Wieder-Ather­ton, française née à San Fran­cisco. Déci­dé­ment, les franco-améri­caines ont le vent en poupe à Lyon. Tant mieux.