C’est la première œuvre du répertoire anglais à n’avoir jamais quitté l’affiche, jouée tous les ans en Angleterre depuis sa création en 1742, comme l’œuvre symbole de la nation britannique. Écrite en moins d’un mois selon l’habileté habituelle de son compositeur, Le Messie n’a pourtant rien de l’œuvre officielle que la légende en a faite, malgré l’énergie de son Hallelujah.

C’est même une œuvre assez atypique dans le répertoire de Haendel, pas franchement passionné par les thèmes religieux, même dans ses oratorios, créée à Dublin, après avoir arrêté l’opéra, sa grande passion. Le Messie fut donc écrit pour un concert caritatif, « pour le secours aux détenus de plusieurs prisons et le soutien de Mercer’s Hospital ainsi que de l’infirmerie de charité de l’Inns Quay », comme l’indique le Dublin journal d’alors.

Et contrairement aux Passions du grand Jean-Sébastien Bach, les oratorios de Haendel étaient destinés à être joués en public dans des salles de concerts, par des chanteurs issus du théâtre et de l’opéra costumés, et non pas chantés à l’église…

Le Messie de Haendel vu à travers l’imaginaire graphique de Bob Wilson à Genève.

De la musique de scène, donc, même si elle n’était pas littéralement mise en scène. D’où la bonne idée de voir un grand orfèvre des lumières et de la sculpture scénographique comme Robert Wilson s’atteler à cette œuvre qui suppose une représentation à part.

Le résultat est d’autant plus attendu que c’est un Haendélien hors pair qui sera au pupitre : Marc Minkowski, à la tête de ses Musiciens du Louvre qui en leur temps ont signé des versions de référence d’oeuvres comme Ariodante ou Amadigi Di Gaula. C’est déjà complet, mais rien n’interdit de tenter sa chance au dernier moment… L.H.

Le Messie de Haendel. Mise en scène Robert Wilson. Direction musicale Marc Minkowski. Dimanche 4 et lundi 5 octobre à 20h au Grand théâtre de Genève. De 17 à 309 CHF. Voir le site du Grand Théâtre de Genève.