Sa voix éthé­rée faisait le bonheur des audi­teurs de son émis­sion Tote­mic, tout en entre­tiens intimes. Pas sûr qu’elle convienne aux joutes du Masque et la plume. Dès les pitchs et le cour­rier des audi­teurs, on entend l’at­mo­sphère coton­neuse d’une voix aérée qui s’écoute un peu trop et rend tout précau­tion­neux. Même quand les chro­niqueurs n’aiment pas, ils le font désor­mais sans mauvaise foi et en épar­gnant le point de vue de leurs cama­rades qui ne sont pas d’ac­cord avec eux.

De la bien­veillance à la bien pensance, il n’y a pas loin, et si le premier épisode de tran­si­tion du Masque semblait garder un peu de goût pour le débat, le deuxième de Rebecca Manzoni nous a semblé fran­che­ment atone, réduit de 10mn, choi­sis­sant au menu des films français qui se ressemblent sans grand enjeu, et un bonus gentillet consa­cré à la diver­sité, Comme un prince, dont personne n’osait vrai­ment dire du mal, sans en dire du bien…

Un peu à l’image de cette émis­sion deve­nue sans relief déjà quand il s’agis­sait de parler des livres. Un comble pour une émis­sion de débat. Même le seul film excen­trique de la semaine, Pauvres Créa­tures, faisait l’objet d’une récep­tion conve­nue, sans véri­table enthou­siasme. Espé­rons que de nouveaux chro­niqueurs viennent un peu saler l’exer­cice dans les semaines à venir (en atten­dant l’émis­sion théâtre, souvent la meilleur à nos oreilles). Sinon , à force de cares­ser tout le monde dans le sens du poil, la plume du Masque pour­rait vite deve­nir chichi­teu­se… A suivre.

Le Masque et la plume. Tous les dimanches à 10h12 et à 20h sur France Inter.