Après Neruda et Jackie sur Jackie Kennedy, Pablo Larrain devient encore plus abstrait et radi­cal avec cette Ema, étrange objet hallu­ci­na­toire. Tempé­rament de feu, Mariana Di Giro­lamo y incarne Ema, danseuse en plein affran­chis­se­ment de son mentor de choré­graphe (Gael Garcia Bernal). Chro­nique sexuelle d’un divorce annoncé, tendance lesbienne si affi­nité, le prétexte du souve­nir d’une enfant d’adop­tion et la psycho­lo­gie des person­nages semble un peu trop plaqué pour passion­ner jusqu’au bout (un amant pompier marié vient aussi ajou­ter aux clichés). Le trip visuel est lui en revanche de toute beauté, le film défi­lant comme un étrange objet expé­ri­men­tal, entiè­re­ment coloré et choré­gra­phié à la Stea­dy­cam, jouant en perma­nence de la musique et de l’ar­chi­tec­ture des plans. Une sorte de Gaspar Noé céré­bral, pour amateurs confir­més.

Ema de Pablo Larrain (Chi, 1h47) avec Mariana Di Giro­lamo, Gael Garcia Bernal, Santiago Cabre­ra…