Alexandre a 55 ans, deux enfants, un couple qui bat de l’aile et plus de travail. Nous sommes bien dans un film français, mais une comé­die : pour reconqué­rir le cœur de sa femme, il décide de se reprendre en main et se lance dans une nouvelle expé­rience profes­sion­nelle. Dans la start up pleine de jeunes qu’il intègre, Alexandre dénote un peu. Surtout que la « philo­so­phie de la maison » se résume en deux mots : “no child” (pas d’en­fant). Commence alors un enchai­ne­ment de mensonges qui le mettent dans des situa­tions cocasses, d’au­tant que sa “N+1” a le même âge que lui, et finit par lui faire de drôles de confi­den­ces…

Denis Poda­ly­dès et Sandrine Kiber­lain sont les meilleurs atouts de cette comé­die rocam­bo­lesque qui oppose doudous, garde­rie, manège et histoire du soir, et de l’autre conf’ call à 21h, appa­reils connec­tés, open space et voiture sans chauf­feur. Jamais tout à fait réaliste, le film s’amuse à confron­ter l’an­cien monde des has been, de la famille et de l’ar­ti­sa­nat, à la liberté sans limite des nouvelles tech­no­lo­gies. De petites en grosses galères, tout aussi amusantes que surréa­listes, la satire sociale se meut peu à peu en comé­die roman­tique, notam­ment avec l’ap­pa­ri­tion finale en guest-star de Vanessa Para­dis. Comme les 2 Alfred, ces doudous séchés pendus par les oreilles ou oubliés dans le sac du boulot, ce film un peu télé­phoné finit par arri­ver à bon port. Sans oublier les messages poli­tiques du réali­sa­teur-acteur sur les T-shirts qu’il porte : “La lutte, c’est classe”, ou encore “On ne sent pas ses chaînes, tant qu’on ne bouge pas”. Un hymne à la liberté en forme de feel good movie, comme une varia­tion bien-pensante du récent Effa­cer l’his­to­rique de Kervern et Delé­pine, autre­ment plus acide sur le même sujet. B.D.

Les 2 Alfred de et avec Bruno Poda­ly­dès, avec Sandrine Kiber­lain, Denis Poda­ly­dès, Michel Vuiller­moz… Sortie le 16 juin.