Adam Laloum est de retour à Piano à Lyon pour jouer toute la musique roman­tique qu’il aime : Schu­mann, et la plus belle sonate de Schu­bert à nos yeux. Déjà le réci­tal de l’an­née ?

Il fallait entendre cet intro­verti au sommet de son expres­sion­nisme, un soir de miracle à la Roque d’An­thé­ron, inter­pré­ter la dernière sonate en si mineur de Schu­bert, pour savoir quel grand pianiste Adam Laloum est devenu. Depuis, il l’a gravé au disque avec les David­sbund­ler­tanze de Schu­mann, et c’est avec le même duo gagnant du roman­tisme alle­mand qu’il revient en réci­tal à Piano à Lyon qui lui est fidèle depuis ses débuts.

Formé au jeu apol­li­nien d’Evgeni Koro­liov, Adam Laloum est pour­tant tout sauf un mou, aimant ces longues courses tortueuses vers l’amour fou, qui supposent un sens de l’ar­chi­tec­ture impa­rable et large souffle. Faux calme et vrai tempé­ra­ment, les huit pièces des Kreis­le­riana  dédiées à Chopin devraient galo­per sous ses doigts. Mais c’est surtout la plus belle sonate en La majeur de Schu­bert qu’il vient inter­pré­ter, au mouve­ment lent tenu et prenant sur deux notes comme un pendu de l’amour, avant de céder à une rage comme il en existe peu dans la lettre schu­ber­tienne. Le rondo final est un retour vers la lumière en forme de mélo­die gracieuse au rythme joyeux égrené comme un débu­tant. Voilà qui sent le grand moment, sublime, forcé­ment sublime. Immanquable.


Adam Laloum, Schu­mann (Kreis­le­riana, Kinders­ze­nen), Schu­bert (sonate D959 en La majeur). Vendredi 3 mars à 20h30 salle Molière, Lyon 5e, dans le cadre de Piano à Lyon. De 24 à 48 €.