Comment faire un film d’action avec un acteur de 80 ans pour qu’on y croit ? La réponse est simple : le rajeunir ! C’est ce que fait ce cinquième volet des aventures d’Indie pendant la première demi-heure en jouant les Tom Cruise sur le toit d’un train infesté de nazis, et on y croit ! James Mangold reste un maître de la réalisation hollywoodienne et la musique de John Williams lui sert de meilleur compagnon.

On se dit qu’on va assister à un super film d’action à l’ancienne, avec l’humour ad hoc quand il s’agit d’Indiana Jones : on retrouve Indie avec ses chaussettes qui pendent à l’étendage à N.Y., torse-poil à 80 balais, réveillé par le rock très agité de ses jeunes voisins… Même pour ajouter un soupçon de scotch dans son café au réveil, Harrison Ford a toujours la grande classe. Malheureusement, passé un début prometteur, le film ne arrivera jamais aux chevilles, même quand il fait du cheval dans le métro new-yorkais…

Mads Mikkelsen chapeau noir lunettes noires ciré noir dans Indiana Jones.
Mads Mikkelsen, cherchez le nazi…

Indie mais pas indispensable…

Comédie d’action mais plus du tout comédie d’aventures (l’attaque de murènes pendant une scène de plongée est digne d’une scène d’aquarium), ce dernier volet s’enlise ensuite dans un long tunnel central de Tanger à la Sicile en passant par la Grèce, à la façon d’un mauvais James Bond aux rebondissements téléphonés et à l’humour de plus en plus balourd… Et l’on finit par trouver le temps (très) long à la recherche de la moitié d’un cadran d’Archimède égaré au temps des nazis. Même Mads Mikkelsen, plus falot et pâle que jamais, se sent obligé de rappeler sa gloire passée de méchant de Casino Royale en déclinant son identité de nazi : « My name is Voller, Jurgen Voller« …

Harrison Ford Indiana Jones et son fouet/
Indie à la chasse aux nazis… attention aux courbatures !

Harrison Ford en As des As

Harrison Ford est toujours l’as des as hollywoodien, mais la franchise a fait long feu, et l’exotisme cliché (avec un pauvre Antonio Banderas en pêcheur grec) n’a plus rien d’une comédie d’aventures. L’idée de finale de voyager dans le temps en croisant les époques était plus intéressante, mais elle ne sert ici qu’à clore une intrigue pendable de nazis réchauffés.

Retrouver la moitié d’un cadran d’Archimède égaré au temps des nazis ne risque pas de nous passionner au-delà du prologue. Et la présence de la belle Phoebe Waller-Bridge et du frenchy Ethann Isidore en gamin insipide ne sert malheureusement qu’à faire de la figuration dans un jeu de pistes qui ne conduit plus nulle part. Il était temps d’arrêter.

Indiana Jones et la cadran de la destinée de James Mangold (EU, 2h35) avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen, Toby Jones, Boyd Holbrook… Sortie le 28 juin.

Harrison Ford regarde le ciel en Indiana Jones un enfant derrière lui.