L’Orchestre Royal de Concertgebouw est certes une des plus belles phalanges européennes, et sa venue à l’Auditorium à Lyon reste un des événements de la saison. Mais le problème, particulièrement avec un concert classique, c’est qu’un orchestre ne suffit pas à assure une grande soirée : la soliste et le programme comptent tout autant que le chef, Paavo Järvi.

Or si Lisa Batiashvili est une violoniste géorgienne tout à fait estimable, elle ne nous fait pas forcément vibrer autant qu’un… Nikolaj Szeps-Znaider, directeur musical de l’Orchestre National de Lyon ! On aurait donc pu rêver en première partie d’un concerto de Beethoven un peu plus prestigieux sur le papier… C’est d’autant plus dommage que la seconde partie du concert – et la principale – n’est pas beaucoup plus attractive : alors qu’on ne joue jamais ou presque à Lyon les symphonies de Chostakovitch (portées à leur point d’incandescence par Leonard Slatkin à la tête de l’ONL il y a quelques années), c’est le 5e symphonie de Prokoviev – qui constitue à nos yeux ce qu’on peut faire de plus plat et routinier en matière de néo-classicisme – qui servira de plat principal.

On peut toujours imaginer que cette musique archi-conventionnelle sera sublimée par l’exécution du Concertgebouw, surtout avec un grand chef comme Paavo Järvi à sa tête, mais a priori il vous vaut mieux venir pour écouter l’orchestre que le programme… Vous voilà prévenus.

Concertgebouworkest avec Lisa Batiashvili. Concerto pour violon en ré majeur de Beethoven et symphonie n°5 de Prokoviev. Direction musicale Paavo Järvi. Mercredi 22 février à 20h à l’Auditorium, Lyon 3e. De 18 à 69 €.