L’Au­di­to­rium accueille succes­si­ve­ment Il Trionfo del tempo et Water music de Haen­del. Deux facettes du plus grand des compo­si­teurs baroques, qui révo­lu­tionna le genre aussi bien de l’ora­to­rio que de la musique de céré­mo­nie. Immanquable.

C’est la toute première oeuvre que composa Haen­del lors de son séjour italien en 1707. Ni opéra (le genre était inter­dit à Rome à l’époque par un ban papal), ni orato­rio (pas le moindre thème reli­gieux dans ce dialogue à quatre voix entre la beauté, le plai­sir, le temps et la désillu­sion), Il Trionfo est à la fois la première et la dernière grande œuvre de Haen­del : il la repren­dra en anglais,  à Londres, près de 50 ans plus tard, dans une version augmen­tée… au crépus­cule de sa vie.

Car s’il reste une œuvre de jeunesse, Il Trionfo déve­loppe déjà tous les types d’air et d’or­ches­tra­tion que Haen­del n’aura de cesse d’uti­li­ser dans sa quaran­taine d’opé­ras à suivre, un réper­toire on ne peut plus proli­fique, encore trop ignoré aujourd’­hui. Avec en prime la sara­bande qui devien­dra un des plus grands tubes de Haen­del, le Lascia ch’io pianga de Rinaldo. De quoi décou­vrir l’art sensuel et l’ap­pé­tit juvé­nile du plus italien des compo­si­teurs anglais qui, en plus d’y ourdir ses futures mélo­dies d’opéra, n’a pas hésité à y insé­rer un mini concerto pour orgue, dédié à sa propre gloire !

Ton Koop­man, un pion­nier de la musique baroque à l’Au­di­to­rium.

Opera­to­rio, de Rome à Londres

Et si ce Triomphe porté par l’en­semble des Nouveaux carac­tères ne vous suffit pas, c’est un maître pion­nier de la la musique baroque, Ton Koop­man, qui revien­dra jouer du Haen­del en fin de mois sur la scène de l’Au­di­to­rium. En toute céré­mo­nie cette fois, avec les Water music et Royal Fire works dans le style opulent qui fait son charme, que Haen­del, natu­ra­lisé anglais, compo­sait pour la Cour pour mieux pouvoir conti­nuer à produire sa grande passion – l’opéra italien – à la Royal Academy of music… Jusqu’à ce que les natio­na­lismes euro­péens ne prennent déjà le dessus et qu’il doive cesser l’opera seria pour inven­ter… l’ora­to­rio anglais. Mais c’est une autre histoire !

Il Trionfo del tempo de Haen­del par Sébas­tien d’Hé­rin et Les Nouveaux Carac­tères. Vendredi 5 mai à 20h à l’Audi­to­rium, Lyon 3e. De 8 à 39 €.
Haen­del, Water music 1 & 2 et Royal music Fire­works, direc­tion Ton Koop­man avec l’ONL. Vendredi 26 mai à 20h et samedi 27 à 18h à l’Audi­to­rium, Lyon 3e. De 8 à 49 €.