Une courte symphonie, le plus souvent d’un seul mouvement, consacrée à un thème romantique voire exotique… Telle est la tradition du poème symphonique (à la française) à laquelle Nikolaj Szeps-Znaider consacre son premier disque avec l’Orchestre National de Lyon, Aux Etoiles. De la Danse macabre de Saint-Saens à l’España d’Emmanuel Chabrier en passant par L’Apprenti sorcier de Paul Dukas popularisé par le Fantasia de Disney, tous les tubes de cette musique narrative sont là.

Mais cette première édition avec le Centre de musique romantique française du Palazzetto Bruzane est surtout l’occasion de faire redécouvrir de véritables joyaux oubliés, notamment de compositrices. C’est le cas du splendide nocturne romantique La Nuit et l’amour d’Augusta Holmès (1888), inspiré par les fresques du peintre lyonnais Pierre Puvis de Chavannes et vestige d’un opéra tiré de Pouchkine, La Roussalka.

Aux Etoiles, un double CD romantique et exotique

C’est toute la beauté de ce disque qu’on retrouve dans l’Istar de Vincent d’Indy : faire renaître toutes les influences du poème symphonique à la française, des effusions romantiques, tour à tour slaves ou orientalistes, jusqu’aux grandes plages wagnériennes qui font résonner la gravité de l’orchestre.

De ce point de vue, le poème Aux Etoiles de Henri Duparc qui donne son titre au disque est un modèle d’épanchement romanesque. Entre la luxuriance de musiques narratives quasi-cinématographiques et la méditation sentimentale, on mesure, déjà tout le travail déjà accompli de Znaider avec son orchestre, en plus de redécouvrir une histoire française de la musique.