Foin de poli­tique parti­sane, la « préfé­rence natio­nale » au sens strict, c’est-à-dire favo­ri­ser ce qui est français au détri­ment de ce qui est étran­ger, ça existe déjà au ciné­ma… L’idée est simple : préle­ver une taxe sur chaque billet de cinéma (la « TSA » de 10,72%, en plus de la TVA), notam­ment sur les films étran­gers. Contrai­re­ment à la TVA qui est rever­sée à l’Etat, cette TSA est direc­te­ment rever­sée au CNC (Centre Natio­nal de la Ciné­ma­to­gra­phie)… pour finan­cer avant tout des centaines de films français par an, pour le meilleur et pour le pire.

Préfé­rence natio­nale pour la produc­tion cinéma

La TSA repré­sente aujourd’­hui plus de 40% du finan­ce­ment du CNC. En gros, il s’agit de prendre une taxe sur les films qui marchent le plus (surtout les films améri­cains), pour finan­cer la produc­tion natio­nale, et ceux qui marchent le moins. C’est ce qui s’ap­pelle, stricto sensu, la préfé­rence natio­nale. Une « excep­tion cultu­relle » libé­rale propre au cinéma, et qui a fait ses preuves depuis… 1948 !

Record de diffu­sion de films étran­gers

Diffi­cile d’ima­gi­ner plus vertueux : plus on diffuse de films étran­gers (la France reste le pays qui le fait le plus), plus on finance de films français (la France reste aussi le pays qui le fait le plus, plus de 300 films par an). D’où la richesse excep­tion­nelle de l’offre de cinéma en France, comme le montrent les César cette année. Ou comme on le voit cette semaine qui conclut un mois de janvier cinéma de haute volée, avec le grand écart entre La Zone d’in­té­rêt, film améri­cain glaçant sur la Shoah couronné du Grand Prix à Cannes, et La Ferme des Bertrand, docu­men­taire merveilleux sur la vie d’une famille d’agri­cul­teurs sur 50 ans en Savoie. En atten­dant l’ar­ri­vée de Dune 2 et des gros films améri­cains pour les vacances de février. Qui dit mieux ?