Cinéma d’au­teur. Voilà un diamant brut venu de Turquie, à la fois conte initia­tique, fable poli­tique et fausse histoire d’amour. En mettant en scène une jeune femme muette, commu­niquant grâce à une langue sifflée ances­trale, aussi libre que reje­tée par sa commu­nauté, Çağla Zencirci et Guillaume Giova­netti entre­mêlent récits tradi­tion­nels et croyances turcs pour mieux racon­ter l’éman­ci­pa­tion de leur héroïne qui décide de venir en aide à un mysté­rieux fugi­tif. Et abor­der, sans en avoir l’air, la place des femmes en Turquie, en parti­cu­lier à travers la rela­tion tendre et complexe entre la jeune femme et son père. Les deux réali­sa­teurs signent un film sauvage et sensuel au coeur de la nature, habité par l’in­ten­sité des grands yeux verts de l’in­ter­prète prin­ci­pale, Damla Sönmez. On est tombé sous le charme et la force d’in­ter­pré­ta­tion de cette dernière. C.S.

Sibel, de De Çağla Zencirci, Guillaume Giova­netti (Tur, 1h35), avec Damla Sönmez, Emin Gürsoy, Erkan Kolçak Kösten­dil… Dispo­nible sur Canal Vod ou Univers Ciné. Regar­der la bande-annonce << ici >>.