Verdi coule dans ses veines

Alors qu’il a signé une produc­tion de Rigo­letto l’an­née dernière à l’Opéra de Nancy, c’est tout à l’hon­neur du nouveau direc­teur de l’Opéra de Lyon, Richard Brunel, de propo­ser une nouvelle produc­tion du chef-d’oeuvre de Verdi, vue par le jeune berli­nois Alex Ranisch pour sa première française. Mais c’est surtout pour le direc­teur musi­cal maison Daniele Rustioni, tombé dans la marmite verdienne quand il était petit à la Scala de Milan s’il vous plaît qu’il vous faudra aller écou­ter cette pure de bouf­fon­ne­rie tragique : choeurs mascu­lins fourbes bondis­sants comme des pattes de chat, tube de La Donna è mobile à l’iro­nie sarcas­tique qui sonne aujourd’­hui comme le chant d’un véri­table préda­teur sexuel, et le Caro nome de Gilda qui contient tout le génie mélo­die de Verdi suspen­due sur un filet d’or­chestre. Immanquable.

Rigo­letto de Verdi. Dir mus Daniel Rustioni. Mise en scène Alex Ranisch. Du vendredi 18 mars au jeudi 7 avril à 20h (dim 16h) à l’Opéra de Lyon, Lyon 1er. De 10 à 110 €. (annoncé complet, liste d’at­tente)

Katie Mitchell.- met en scène Nuit funèbre au théâtre des Céles­tins.

Katie la Reine

Aller mettre en scène des cantates mécon­nues de Bach qui n’ont jamais été conçues pour ça, en voilà une drôle d’idée… C’est le chef Raphaël Pichon qui les a choi­sies mais c’est Simon Pierre Bestion qui assu­rera la direc­tion musi­cale d’un effec­tif inti­miste pour 5 chan­teurs et 11 instru­men­tistes. En plus d’être donnée dans l’écrin splen­dide du théâtre des Céles­tins, ces cantates auront l’avan­tage d’être mise en scène par une grande dame du théâtre contem­po­rain, Katie Mitchell, déjà auteur d’une produc­tion d’Alcina de Haen­del à Aix d’an­tho­lo­gie. Alors…

Nuit Funèbre (Trauer­nacht) d’après les cantates de Jean-Sébas­tien Bach. Mise en scène Katie Mitchell. Du samedi 19 au dimanche 27 mars à 20h (dim 16h) au théâtre des Céles­tins, Lyon 2e. De 13 à 60 €.

Photo­gra­phie d’Er­win Olaf pour Irre­lohe.

La redé­cou­verte d’un compo­si­teur : Schre­ker

Malé­dic­tion fami­liale, tragé­die amou­reuse, Irre­lohe (Le Feu Follet) est surtout l’oc­ca­sion de redé­cou­vrir l’oeuvre de Franz Schre­ker, luxu­riante comme la musique alle­mande du début du XXe siècle, incroya­ble­ment expres­sion­niste, dans laquelle l’or­chestre tient un rôle central. La surprise du festi­val, avec aux commandes le metteur en scène David Bösch, qui avait déjà monté à Lyon un autre opéra de Schre­ker en 2016, Les Stig­ma­ti­sés. De quoi sortir des sentiers battus.

Irre­lohe de Franz Schre­ker. Dir mus Bern­hard Kontarsky. Mise en scène David Bösch. Du samedi 19 mars au samedi 2 avril à 20h (dim 16h) à l’Opéra de Lyon, Lyon 1er. De 10 à 85 €.

Festi­val Secrets de famille à l’Opéra de Lyon, Lyon 1er. Du 18 mars au 7 avril.