La 41e édition de Jazz à Vienne début cette semaine avec MC Solaar ou Jamie Callum et une foule de jeunes artistes dans tous les styles, du New Orleans à la fusion.

Supa­fun­krock, c’est ainsi que le magné­tique chan­teur et trom­bo­niste Trom­bone Shorty nomme sa musique. Il faut dire qu’il pratique le mélange des genres. Depuis la Nouvelle-Orléans où il est né et joue dans des fanfares depuis ses six ans, d’où son surnom, Troy Andrew (au passage frère du trom­pet­tiste James Andrew) nour­rit sa musique de genres variés. Les compo­si­tions font appel à la funk, à la soul, lorsqu’il tombe le tuba, c’est pour inves­tir un chant R’n’B dans un univers musi­cal et visuel qui flirte avec le rap. Avec ses compères d’Orleans Avenue les concerts sont des décharges d’éner­gies où le public résonne avec les cuivres. 

Just about fun’K (20h30), Dirty dozen brass band (21h35) & Trom­bone Shorty (22h40). Dimanche 10 juillet de 20h30 à minuit. De 4 à 34 €.

Trombone Shorty, le pape du funk à Jazz à Vienne.
Trom­bone Shorty et son « Supa­fun­krock ».

La relève de la scène française

Jazz fusion. Les cinq jeunes musi­ciens de la nouvelle scène française font leur retour au festi­val avec le vent en poupe. Le groupe de jazz progres­sif à l’éner­gie rock connaît bien sa recette : distor­sion et avan­cées mélo­diques témé­raires. La variété d’ins­tru­ments permet de toucher ciel et terre avec une section ryth­mique qui vous colle au sol et des envo­lées de flûtes qui vous emmènent très haut. « jazz progres­sif ? Cinq musi­ciens… une flûte ? Ça doit être bordé­lique non ? » – Non, le groupe avance en équipe avec une cohé­sion pleine de subti­lité : ni foutrac, ni plan-plan. Leur jazz va cher­cher des sono­ri­tés bluesy, posées sur les rails d’une section ryth­mique adepte de mesures asymé­triques et surplom­bée par des solistes très libres. Le clavier apporte une touche nébu­leuse à des morceaux nocturnes desquels on voit, grâce à lui, défi­ler les étoiles.

https://www.youtube.com/watch?v=uVgFT27×23w

Ishkero. Mercredi 13 juillet à partir de 20h30 dans le cadre de la All night jazz finale jusqu’à 5h du matin (avec Gene­ral Elec­triks, Fred Wesley, Flavia Coel­ho…). De 4 à 37 €.

Louis Cole, la relève de Jazz à Vienne.
Louis Cole parta­gera la scène du théâtre antique avec Marc Rebillet. (photo Richard Thomp­son)

La sexy session de Marc Rebillet et Louis Cole

Elec­tro-jazz. C’est comme s’ils débarquaient d’une autre planète. Marc Rebillet et Louis Cole sont deux show­men multi-instru­men­tistes aux perfor­mances inar­rê­tables. Marc Rebillet, au succès reten­tis­sant sur les réseaux sociaux donne des concerts impro­vi­sés de bout en bout avec une spon­ta­néité irré­sis­tible. Il faut dire qu’il sait offrir du spec­tacle avec son person­nage charis­ma­tique et atta­chant qui nous délivre ses chan­sons pleines d’éner­gie et d’hu­mour. Monsieur joue en peignoir, se trémousse en chan­tant ses textes… souvent lubriques. Il pose l’am­biance avec des inter­ludes comiques qui font de lui non plus un homme orchestre mais un homme-spec­tacle. Louis Cole, quant à lui, fait partie de ces gens qui, derrière leurs lunettes de soleil, voient tout. Batteur, clavie­riste, compo­si­teur, il navigue avec sa voix haut perchée d’ins­tru­ment en instru­ment sur une scène peuplée de cuivres, choristes, de guita­res… réunis derrière ses compo­si­tions élec­tri­santes tein­tées de progres­sions jazz modernes, mais toujours dansantes, dont un Real life dément featu­ring Brad Meld­hau sur son dernier opus. E.B.

Marc Rebillet + Louis Cole. Mercredi 6 juillet de 20h30 à 23h35 (c’est précis). De 4 à 37 €. 4&e édition de Jazz à Vienne, du 29 juin au 13 juillet.