Pour une fois, ça tombe bien qu’un spec­tacle soit retrans­mis en ligne : au début de ça marchera jamais – qu’on avait pu voir avant la déban­dade sur la petite scène de l’Ely­sée – le metteur en scène, Nico­las Ramond, fait une appa­ri­tion vidéo en guise d’in­tro­duc­tion (photo ci-dessus). Mali­cieux, il rappelle l’ori­gine catas­tro­phique – au sens strict – de cette nouvelle créa­tion liée aux plus cuisants des échecs. Tout ça n’au­rait donc bien pu ne pas avoir lieu à force de décou­ra­ge­ment, et la situa­tion sani­taire n’a évidem­ment fait qu’em­pi­rer les choses. Mais rassu­rez-vous, il s’agit bien ici d’une comé­die de l’échec, et l’ex­pé­rience du ratage est rapi­de­ment conju­rée par un esprit ludique et la légè­reté d’un karaoké, incar­nés par deux comé­diens en pleine vita­lité, Anne de Boissy et Jean-Philippe Salé­rio.

Jean-Philippe Salé­rio et Anne De Boissy en plein karaoké (photos Yoann Tivoli).

Comment deve­nir un loser magni­fique et surtout, surmon­ter la défaite ou mieux, le senti­ment d’avoir raté. Tel est le joli parcours initia­tique de ce spec­tacle au titre par trop modes­te… Jusqu’à un final esto­maquant en forme d’ar­chives spor­tives, qui devrait là encore trou­ver tout son sens dans la retrans­mis­sion. Un spec­tacle qui aura su partir d’une auto-fiction chagrine pour s’ou­vrir aux autres de la façon la plus salu­taire, voilà qui est idéal pour remon­ter le moral des troupes pendant la période dépri­mante des fêtes… L.H.
Ça marchera jamais de Nico­las Ramond. Retrans­mis en « faux direct » sur le site des Céles­tins mercredi 23 décembre à 20h. Voir la retrans­mis­sion