C’est devenu la star de la Fête des Lumières. Bruno Ribeiro est de retour en 2023, dans le lieu phare de la place des Terreaux, pour Cellu­loïd, un hommage aux films des frères Lumière et au cinéma comme grand spec­tacle public, proje­tés sur les façades en vis-à-vis avec des images de l’IA d’aujourd’­hui et la musique elec­tro de Rone, désor­mais lui aussi artiste offi­ciel de la Ville depuis sa créa­tion avec l’Or­chestre natio­nal de Lyon.

Cellu­loïd, les films Lumière + la musique de Rone, place des Terreaux, par Bruno Ribeiro.

Deuxième clou du spec­tacle, Evanes­cent, les bulles de savon géantes de la place Belle­cour au milieu desquelles vous pour­rez vous prome­ner comme dans votre bain, mais gran­deur nature, avec une nouveauté : un food court « abor­dable et quali­ta­tif » où se restau­rer et rendre la Presqu’île déci­dé­ment fréquen­table même un soir bondé.

Ceux du fleuve, le projet onirique de Franck Dion pour la colline de Four­vière.

La colline de Four­vière, spot le plus poétique

Juste en face, si le son et lumière La Région des Lumières de la basi­lique de Four­vière n’est pas annoncé cette année, la colline qui prie promet d’être une des attrac­tions les plus magiques et oniriques avec Ceux du fleuve de Franck Dion, artiste venu du cinéma d’ani­ma­tion et de l’illus­tra­tion graphique à l’uni­vers propre­ment enivrant. Un ballet de dessins géants qui s’animent au-dessus de la Saône promet le plus ensor­ce­lant des voyages en famille.

Les Geysers de Jérôme Donna sur l’île du Parc de la Tête d’Or.

Comme chaque année désor­mais, c’est le parc Blan­dan qui concen­trera les œuvres les plus fami­liales, parti­ci­pa­tives, immer­sives, éco-respon­sables et tout le toutim (on vous épargne le sempi­ter­nel jargon attendu). Mais la féérie sera aussi au rendez-vous sur l’Île du kiosque du Parc de la Tête d’Or avec les Geysers de Jérôme Donna. Une féérie verti­cale sur quelques notes de piano pour mettre en valeur la nature, de la magie végé­tale à la mise en lumière aqua­tique.

Philippe Kate­rine et sa Rose Family au parc de la Tête d’Or

Comme d’ha­bi­tude, le parc de la Tête d’Or accueillera plusieurs œuvres et notam­ment une instal­la­tion de soli­da­rité pour les 100 ans du centre Léon Bérard, avec appel aux dons. Juste à côté, c’est Philippe Kate­rine qui repren­dra le « migno­nisme » de sa dernière expo­si­tion au Bon Marché à Paris et le rose flashy et calli­pyge de sa Rose Family en forme de pop déca­lée comme on aime. En sortant, vous pour­rez flâner allée Achille Lignon sous les coque­li­cots lumi­neux dans le ciel de la Florai­son conçue par Pitaya pour un « moment parfait« .

Aj Vana Be, les baignoires de Bene­dikt Tolar, ici à Metz, bien­tôt place de la Bourse.

Les outsi­ders de la Fête des Lumières 2023

Tout aussi déca­lée, l’œuvre aux 32 baignoires de l’ar­tiste turc Bene­dikt Tolar, Aj Vana Be, créée à Metz, met en scène (et en musique) la problé­ma­tique de ressource en eau en déplaçant notre quoti­dien (le bain) au milieu de la ville, place de la Bourse, dans une sculp­ture lumi­neuse monu­men­tale.

Autre monu­ment tradi­tion­nel passé à la mouli­nette de l’art concep­tuel numé­rique, la cathé­drale Saint-Jean avec Kernel de Philip Scham­be­lan et Michal Banish, pour faire revivre archi­tec­ture éter­nelle et design d’aujourd’­hui à travers des figures géomé­triques mouvantes dans le temps, sur des musiques allant de Bach à Pink Floyd.

La cathé­drale Saint-Jean revue et corri­gée au design numé­rique.

Mais comme l’an­née dernière, c’est à la fonda­tion Bullu­kian place Belle­cour que vous pour­rez sans doute voir l’oeuvre la plus origi­nale : V. V. V. (Video Visual Verna­cu­lar) d’An­thony Guyon, artiste sourd lyon­nais, qui utilise une tech­nique unique­ment oculaire pour chahu­ter notre imagi­naire et relier animaux et humains. Le spec­tacle le plus intri­gant de cette année.

Les Céles­tins dedans et dehors, la nouveauté 2023

Enfin, une fois que vous aurez traversé le bassin de la place de la Répu­blique trans­for­mée en brasier de bambous dans Sign, puis vous être immergé dans l’écran géant de 15m installé place Anto­nin Poncet, rendez-vous pour un final tota­le­ment nouveau aux Céles­tins. C’est Flower Power qui animera tradi­tion­nel­le­ment la façade du théâtre dans un jeu d’ani­ma­tion floral basé sur la persis­tance réti­nienne, et l’Ecrin des Jaco­bins, gigan­tesque cadran lumi­neux, qui fera appa­raître et dispa­raître tour à tour la fontaine.

L’Ecrin des Jaco­bins pour faire dispa­raître la fontaine.

Les quar­tiers de la Duchère et des Etats-Unis asso­ciés

Un jeu d’illu­sion d’op­tique que vous retrou­ve­rez à l’in­té­rieur, dans la grande salle des Céles­tins, avec Row. Une œuvre spatiale compo­sée de dix écrans holo­gra­phiques alignés dont les palmes tournent à très grande vitesse, jusqu’à créer une image tridi­men­sion­nelle et… sonore. C’est la première fois que vous pour­rez voir une œuvre de la Fête des Lumières, y compris en jour­née, comme c’est la première fois que la Ville a choisi d’in­ves­tir la place Abbé Pierre à La Duchère et le quar­tier des Etats-Unis. Une grande fête popu­laire inclu­sive (pour reprendre le jargon adéquat).

Fête des Lumières 2023. Du jeudi 7 au dimanche 10 décembre de 19h à 23h (18h-22h le dimanche).

Row, l’œuvre psyché­dé­lique à décou­vrir pour la première fois de jour à l’in­té­rieur des Céles­tins.

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