Il vient d’être nommé par la Ville à la tête de l’Auditorium Orchestre national de Lyon, à la suite du départ d’Aline Sam-Giao. Nicolas Droin a tout de l’homme idéal : ingénieur et manager de formation, il est toujours à la tête d’une mission sur les ensembles indépendants et les différents modèles économiques en temps de crise, que lui a confiée la Ministre de la Culture Rima-Abdul Malak en juillet dernier. C’est dire s’il est comme un poisson dans l’eau à l’idée de diriger une grande maison comme l’Auditorium.

Avec déjà l’envie d’accueillir des orchestres indépendants de la Région à l’Auditorium, même s’il est encore trop tôt pour parler projet artistique, et que l’ONL reste évidemment le cœur de l’activité de la plus grande salle classique de Lyon. S’il partage avec le directeur musical Nikolaj Szeps-Znaider (qu’il a déjà eu longuement au téléphone) le souhait d’un « orchestre moderne« , ouvert sur la ville et aux différentes esthétiques, il a été formé aux meilleures écoles.

Philippe Herreweghe, qui lui a proposé d’être son secrétaire particulier à l’Orchestre des Champs Elysées, Les Musiciens du Louvre de Marc Minkowski à la grande époque grenobloise, avant de diriger pendant dix ans l’Orchestre de Chambre de Paris, à la suite d’un certain Jean-Marc Bador… ex-directeur de l’ONL.

Une direction renouvelée désormais au complet

En plus d’avoir des attaches familiales lyonnaises, Nicolas Droin a toujours gardé un œil acéré sur l’ONL grâce à Jean-Marc Bador, en plus de venir l’écouter encore en juin dernier pour la 9e de Beethoven. Sa candidature était donc d’autant plus naturelle qu’il prétend avant tout « bâtir sur ce que les autres ont fait« , en s’inscrivant « dans la continuité« . D’autant qu’il connaît déjà le délégué artistique Laurent Joyeux nommé juste avant lui, comme le nouveau secrétaire général Laurent Croizier.

Des « pré-nominations » qui auraient pu être un obstacle pour d’autres, mais qu’il embrasse avec beaucoup d’intelligence : « Je les ai appelés cet été pour vérifier que nous étions sur la même longueur d’onde. Les processus de recrutement sont souvent longs. Avoir une équipe renouvelée immédiatement disponible est un atout pour avancer plus vite« , nous a -t-il confié.

Expérience de la gestion et « écoute des musiciens« , celui qui se veut avant tout « au service des artistes » semble être le capitaine idoine pour le grand paquebot de l’Auditorium. Quand il rentre à bon port chez lui, il aime écouter pour se reposer les partitas pour violon seul de Bach ou Bruckner, en qui il voit une même grande tradition de « musique chorale allemande« . La deuxième de Bruckner est au programme du concert d’ouverture de la saison de l’ONL, le 12 octobre prochain. Dirigée par Nikolaj Szeps-Znaider, il devrait déjà y trouver du plaisir.