Avec ses Baby­sit­ter et surtout Alibi.com  ou Nicky Larson et le parfum de Cupi­don, Philippe Lacheau est devenu le pape (défroqué) d’une comé­die française à l’an­cienne mais renou­ve­lée, avec souvent plus d’in­ven­tions visuelles en un seul film que dans une année entière de cinéma d’au­teur français… Parfois même trop, comme ici.

Ce n’est pas tant à la bande du Splen­did qu’on pense avec Super-héros malgré lui qu’aux paro­dies de Mel Brooks, s’amu­sant de tous les genres, jusqu’à la science-fiction, avec le même cock­tail déton­nant d’ana­chro­nismes (la Logan de « Badman » ici), de comé­die sociale et de gags perma­nents. Matrix, Joker, Batman donc ou Aven­gers, toutes les réfé­rences y passent, lancées par un savou­reux prologue plein d’au­to­dé­ri­sion, où l’on découvre Lacheau en comé­dien loser rêvant d’un cinéma améri­cain fran­chouillard sur-vendu par une produc­trice sans le sou (Chan­tal Lade­sou), alors qu’il n’a pour titre de gloire qu’une publi­cité pour un préser­va­tif « rikiki« …

Elodie Fontan, Philippe Lacheau, Tarek Boudali et Julien Arruti en pleine action.

Lacheau, virage droi­tier sur C News et suren­chère

Comme toujours chez Lacheau, on ne prend pas de pincettes et on charge un scéna­rio plein de trou­vailles, du fils à maman-cougar sous psycho­tropes jaloux de son pote qui fait jouir sa mère, à une soeur au carac­tère bien trempé qui n’hé­site pas à prendre les choses en main dans tous les sens du mot (formi­dable Elodie Fontan). Le baiser retourné façon Spider-Man se solde­rait même par un arra­chage de collant sous l’arbre du meilleur effet…

Mal pensant, il ose tout, même les gaz d’échap­pe­ment de la “bad mobile” étouf­fant l’écran en fin de film… Dommage qu’entre les deux, Super-héros malgré lui en fasse un peu trop, multi­pliant les quiproquos par amné­sies répé­tées… Jusqu’à tomber le masque dans un finale pater­na­liste avec amour cucul et famille tradi (mon père, ma bataille), et une blague anti-immi­grés sur C News (sic) qui ne laisse plus de doute quant au virage droi­tier de l’en­semble. C’est sûre­ment ce qui rend ce film un peu trop réfé­rencé (dans tous les sens du terme) un peu moins fou et burlesque que ses précé­dents, même s’il reste toujours aussi inven­tif et plai­sant pour un samedi soir.

Super-héros malgré lui de et avec Philippe Lacheau (2022, Fr, 1h22 ) avec Elodie Fontan, Jean-Hugues Anglade, Tarek Boudali, Alice Dufour, Chan­tal Lade­sou, Julien Arru­ti… Dimanche 14 avril à 21h10 en prime gratuit sur TF1.

Photos : Julien Panie.

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