Ce n’est pas parce qu’elle est née à Lyon et a passé son enfance à Tassin qu’on aime autant Anne Sylvestre. Mais plutôt parce qu’a­vec sa voix mal ajus­tée et ses textes cise­lés, elle a tracé, en toute discré­tion média­tique, un des plus beaux itiné­raires de la chan­son française. Celui d’une paro­lière hors pair à laquelle rendent hommage aujourd’­hui des gens aussi diffé­rents que Vincent Dedienne ou Chris­tophe Honoré, Pierre Dela­don­champs bran­chant son auto­ra­dio sur « Les gens qui doutent » avant de pleu­rer, dans une séquence magni­fique de son film Plaire, aimer et courir vite.

On était prêts à croire au miracle pour sortir de la Covid. Main dans la main, l’Es­pace Gerson et A Thou bout’­chant ont uni leurs forces pour nous offrir la première vraie bonne nouvelle du confi­ne­ment : l’an­nonce impro­bable de la venue d’Anne, notre grande soeur Anne, sur la scène de la Bourse du travail le 29 avril prochain. On pourra enfin s’ap­pro­cher de nos proches. Anne Sylvestre a toujours fait partie de la famille. Et véri­fier si sa rousse crinière a enfin dépassé celle de Régine. C’est dire si on a encore plus envie d’en finir rapi­de­ment avec l’hi­ver.

Anne Sylvestre à la Bourse du travail, Lyon 3e, jeudi 29 avril 2021. Spec­tacle orga­nisé par A thou bout d’chant et L’es­pace Gerson.