N’abu­sons pas, il ne fait pas partie de ces petits jeunes à qui la crise Covid a coupé l’herbe sous le pied… Mais presque ! Pour ceux qui auraient manqué un épisode, rappe­lons qu’A­lain Souchon a tout simple­ment écrit son meilleur album à soixante-quinze ans, qu’Âmes fifties est paru en 2019 et que sa tour­née devait se dérou­ler prin­ci­pa­le­ment l’an­née suivante. Inter­rom­pue donc il y a près d’un an et demi (comme celle de Pomme, lire ci-dessous), elle reprend enfin et s’ar­rê­tera deux soirs aux Nuits de Four­vière. Entre-temps, le septua­gé­naire à la jeunesse éter­nelle n’a pas chômé et même livré Âmes Fifty-fifties, une réédi­tion XXL de l’al­bum en ques­tion, avec un inédit et neuf versions acous­tiques de titres issus du disque, rejoints par quelques stan­dards de son réper­toire. De quoi se donner un avant-goût des deux concerts qu’il produira au Grand Théâtre des Nuits de Four­vière cet été : un concen­tré de douceur et de grâce, tout en noncha­lan­ce…

La nostal­gie, cama­ra­de…

Chez Souchon la nostal­gie est omni­pré­sente mais ne dégou­line jamais, la poésie use de petits mots mais s’im­misce à chaque coin de phrase, avec une justesse saisis­sante. Surtout elle ne prend jamais le pas sur la mélo­die qui reste la reine. Un piano, une guitare, une voix, encore parfaite (il prend toujours des cours de chant pour cela)… En nous trans­por­tant dans les années cinquante, Souchon the Kid partage avec nous un peu de son enfance mais plus que des fifties, il est surtout ques­tion de l’exer­cice du souve­nir et de l’in­tros­pec­tion. Une magni­fique invi­ta­tion au voyage inté­rieur. Alexandre Queneau

Alain Souchon aux Nuits de Four­vière, Grand théâtre, Lyon 5e. Lundi 28 et mardi 29 juin à 21h. 60 €. Première partie Cheval­rex le 28, Tiwayo le 29. Pass sani­taire exigé.