Mère de famille un tanti­net mytho­mane, Muriel accepte de cacher le corps de la compagne de son idole, le chan­teur Vincent Lacroix, tuée par acci­dent un soir de dispute. Mais menteuse malgré elle, pas sûr qu’elle exécute le plan tel qu’il était prévu en faisant route vers la Suis­se… Fille de Julien Clerc et de Miou-Miou à la ville, Jeanne Herry s’y connaît en idole et reprend la rela­tion fan/artiste du Jean-Philippe avec Fabrice Luchini, dans lequel elle faisait une appa­ri­tion, en le tirant vers le polar.

Laurent Lafitte en sosie de Julien Clerc dans Elle l’adore.

Être fan

C’est toute la limite de cette comé­die noire: n’as­su­mant pas assez la folie de son héroïne, le film s’em­bourbe un peu trop dans une enquête peu crédible, doublée maladroi­te­ment par un couple d’enquê­teurs eux aussi en pleine crise conju­ga­le… Elle l’adore est pour­tant un premier film origi­nal et
atta­chant (Jeanne Herry réali­sera par la suite le très beau Pupille), diri­geant magni­fique­ment ses acteurs (Muriel Mayette est excep­tion­nelle en second rôle), et réus­sis­sant de très beaux dialogues (la scène du commis­sa­riat, irré­sis­tible).

Sandrine Kiber­lain, l’art de l’am­bi­guïté dans la comé­die.

Sadrine Kiber­lain au sommet de son art

Mais c’est évidem­ment la mytho­ma­nie de Muriel, incar­née par une Sandrine Kiber­lain, une fois de plus au sommet de son abat­tage tranquille, qui emporte le morceau. Quitte à délais­ser un peu en cours de route le person­nage de Laurent Lafitte (acteur pas toujours inspiré comme lors de son dernier film, L’Ori­gine du monde), parfait sosie de Julien Clerc.

Elle l’adore de Jeanne Herry (2014, Fr, 1h45) avec Sandrine Kiber­lain, Laurent Laffite, Muriel Mayet­te… Actuel­le­ment sur Netflix.