A partir de l’his­toire vraie d’un fémi­ni­cide, La Nuit du 12 de Domi­nik Moll dessine le portrait d’une certaine impuis­sance mascu­line, à travers le couple de deux enquê­teurs incar­nés par Bouli Lanners et Bastien Bouillon.

C’est une sorte de film de moeurs en miroir. A partir d’un fémi­ni­cide atroce resté inex­pliqué (une jeune femme brûlée vive en pleine nuit et sans raison appa­rente dans une rue déserte de Saint-Jean de Maurienne), le réali­sa­teur de Seules les bêtes et Harry, un ami qui vous veut du bien dessine le portrait des hommes perdus partis à sa recherche, des enquê­teurs de plus en plus vulné­rables, minés par un crime qui les hante.

Bouli Lanners, aussi ahuri que…
… Bastien Bouillon.

Ce polar atmo­sphé­rique tourné dans la région (où les faits se sont dérou­lés) est aussi porté par un couple de comé­diens magis­traux : Bouli Lanners en route vers la folie ordi­naire et le trop rare Bastien Bouillon, acca­blé par la désin­vol­ture avec laquelle une telle atro­cité est trai­tée, et trou­blé par ses propres névroses. Sous ses dehors modestes et un titre pas forcé­ment bien choisi, La Nuit du 12 est un peu notre No coun­try for old men français : un grand film sur l’im­puis­sance mascu­line, et sa dépen­dance à la violence. A ne pas rater.

La Nuit du 12 de Domi­nik Moll (Fr, 1h55) avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Théo Cholbi, Lula Cotton-Frap­pier… Sortie le 13 juillet. Retrou­vez aussi tous les polars de l’été dans notre numéro 100 de l’été.

Bouli Lanners et Bastien Bouillon se recueillant sur le lieu du dramae.