Pandas roux tout mignons, gibbons joueurs, farouches, chats des sables ou flamants roses flam­boyants… Voilà quelques-unes des 55 espèces que l’on peut admi­rer au zoo du parc de la Tête d’Or. Enfin quand les animaux veulent bien se montrer… et que le zoo est ouvert, ce qui n’est plus le cas depuis le premier confi­ne­ment, même si les soigneurs conti­nuent de prendre grand soin de ces habi­tants cachés du plus grand parc de la Ville.

C’était donc le moment idéal d’al­ler rendre visite à nos amies les bêtes, histoire de vous racon­ter le Parc de la Tête d’Or, où vous pouvez toujours aller vous prome­ner, comme vous ne le connais­sez peut-être pas… Premier volet de notre série avec les zèbres, les girafes et les oiseaux de la plaine afri­caine, inau­gu­rée en 2006.

Un zèbre du parc de la Tête d’Or, en son enclos.

Zèbres, girafes, anti­lopes et autres espèces mena­cées

Sur ses trois hectares aux allures de savane se côtoient girafes, anti­lopes, zèbres, vaches afri­caines et de nombreux oiseaux. Un choix d’amé­na­ge­ment qui a forcé­ment des consé­quences sur le type d’es­pèces accueillies. Les éléphants sont par exemple des animaux trop gros pour pouvoir recréer leur habi­tat natu­rel, ce qui est beau­coup plus facile avec des espèces plus petites.

Le prochain aména­ge­ment d’en­ver­gure pour le zoo sera la forêt asia­tique, qui aurait dû ouvrir à la fin de l’an­née mais dont les travaux ont été retar­dés à cause des confi­ne­ments. Un grand pas vers le mieux-être animal : au siècle dernier, à la fin des années 90, le zoo du parc de la Tête d’Or était en effet l’un des pires de France. La Ville de Lyon avait alors lancé un vaste plan de moder­ni­sa­tion pour se placer parmi les bons élèves français et euro­péens.

Parmi les objec­tifs de cette moder­ni­sa­tion, l’amé­na­ge­ment des enclos, la réin­tro­duc­tion d’es­pèces mena­cées dans leur milieu natu­rel et l’adhé­sion à l’as­so­cia­tion euro­péenne des zoos et aqua­riums. Contrai­re­ment aux idées reçues, le zoo est donc devenu une façon d’en­tre­te­nir dans les meilleures condi­tions une popu­la­tion de secours pour voler au secours des animaux sauvages.

Girafe céli­ba­taire cherche sa moitié…

Tête d’Or, le Tinder des animaux !

Mieux, pour éviter les cas de consan­gui­nité et se rappro­cher à 90 % de la diver­sité géné­tique que l’on trouve au sein des espèces dans la nature, le code géné­tique de chaque animal est réper­to­rié dans une base de données à partir de laquelle des couples d’ani­maux sont formés. Ce qui fait dire à Xavier Vaillant qui s’oc­cupe du zoo, « c’est un peu le Tinder des animaux »… Au niveau euro­péen, le zoo de la Tête d’Or pilote deux programmes d’éle­vage. Celui des varis roux, une sous-espèce de lému­rien faisant partie des primates les plus mena­cés au monde, et celui de l’ama­zone à couronne lilas, un perroquet origi­naire de la côte ouest du Mexique.

Le zoo recense la géné­tique de ces derniers spéci­mens chez ses homo­logues euro­péens pour consti­tuer des couples, et Le travaille actuel­le­ment avec des univer­si­taires mexi­cains pour trou­ver des zones sécu­ri­sées dans lesquelles les descen­dants de ces perroquets pour­ront être relâ­chés, d’ici quelques années. On comp­tait 25 amazones couronne lilas dans 17 zoos euro­péens il y a deux ans, aujourd’­hui 34 ! Deux femelles sont d’ailleurs nées à Lyon l’an­née dernière. De quoi entre­te­nir l’es­pèce.

Photo­gra­phies : Susie Waroude.