Quoi de mieux qu’une marion­nette, objet de contrainte par excel­lence, pour envoyer voler tous les carcans ? Hen, (pronon­cez « Heune« ) est une marion­nette punk et inso­lente qui balaye les préju­gés et chante la liberté sexuelle dans un spec­tacle éponyme haut en couleur. Sur la scène, la créa­ture arrive progres­si­ve­ment, d’abord cachée par un voile onirique avant de dévoi­ler toute sa plas­tique dans un strip-tease surpre­nant allant même jusqu’à l’os !

Le strip-tease de Hen.

Hen, poupée de queer, poupée de son

On est emporté par ce show exubé­rant qui mélange le caba­ret berli­nois des années 30 et la perfor­mance queer contem­po­raine. La diva chauve est un person­nage hybride au genre incer­tain dont le patro­nyme, « Hen  », trouve son origine dans un pronom suédois qui désigne une personne de façon neutre. Hen peste contre la morale tiède, le conser­va­tisme et la bien­séance pour exal­ter les amours plurielles et la provo­ca­tion.

On rit de bon cœur. Même inso­lente, la marion­nette reste toujours terri­ble­ment humaine et touchante. Un véri­table tour de force pour donner autant de vie à un objet fait de mousse, de bois, de métal et de latex.

Hen, de Gains­bourg à Brigitte Fontaine


Il faut saluer là le travail du sculp­teur-plas­ti­cien Eduardo Felix, mais surtout celui du metteur en scène Johanny Bert, artiste d’ori­gine auver­gnate, asso­cié au théâtre de la Croix-Rousse. C’est lui qui prête sa voix au person­nage, accom­pa­gné d’un deuxième marion­net­tiste, d’un violon­cel­liste et d’un percus­sion­niste.

Car Hen reprend des textes de Gains­bourg, Pierre Notte ou encore Brigitte Fontaine. La chan­son Éter­nelle de cette dernière prend ainsi tout son sens dans la bouche en latex de la marion­nette : « Je veux être aimée pour moi-même / Et non pas pour mes orne­ments / Je veux être adorée quand même / Sans cheveux, sans chair et sans gants. »


Photos : Chris­tophe Raynaud.

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